Manuel Hériakian
Pour apprécier les sacrifices et la fatigue qu’ont dû endurer les Castors pour effectuer ces 1500 heures de travail sur le chantier, tout en travaillant en entreprise six jours par semaine, Georges Hériakian prend l’exemple de son père Manuel :
« Il était ouvrier cordonnier et travaillait « aux pièces » dans un atelier de chaussures.
Il s’est inscrit au groupement des Castors du Vieux Moulin le 12 mai 1957.
Il a terminé ses 1501 heures en avance, avant d’habiter son logement le 2 août 1961.
Cette période de plus de quatre ans, durant laquelle il s’est rendu sur le chantier 212 jours avec son vélomoteur. Cela représente une moyenne horaire de 7 heures par jour de chantier (même l’hiver) et 54 jours de travail par an ce qui ne lui laissait aucune journée de repos et de détente pendant toutes ces années.
Comme pour les autres Castors ce fut un réel sacrifice avec des périodes de découragement, surtout quand des difficultés et des blocages administratifs faisaient planer le doute sur la bonne fin du chantier et l’attribution du logement pour sa famille ».
Une chanson écrite en son honneur par son fils
Paroles et musique de Georges Hériakian
10 Mai 1994
Manu le cordonnier
On t’appelait Manu le cordonnier
Tu réparais et tu ressemelais
Dans ton petit atelier du quartier )
Les souliers que tes amis t’apportaient. ) bis
Avec tes doigts tannés comme le cuir
Tu as monté des milliers de chaussures
Aux formes échancrées ou bien fermées )
Pour la mode d’hiver ou bien d’été. ) bis
La bouche pleine de petits clous
Que tu plantais sur le cuir bout à bout
En les frappant du marteau à grands coups )
Avec pour enclume tes genoux. ) bis
Ton chômage s’appelait morte saison
Une fois par an c’était notre ration
Avec trente six métiers, trente six misères )
Pour pouvoir faire bouillir la soupière. ) bis
On t’appelait Manu le cordonnier
Au grand domaine dans tous les ateliers
Rue du Terras, 26 Boulevard des Dames )
Spécialisé en escarpins pour femmes. ) bis
Passe le temps et passe les années
Mais ton travail ne t’a jamais lassé
Et tu as continué ton métier )
Dans ton petit atelier du quartier. ) bis
Et c’est par un beau jour du mois de Mai
Qu’un matin tu ne t’es pas réveillé
Maintenant 10 ans se sont écoulés )
Papa nous ne t’avons pas oublié (é é ) ) bis