Passer le contenu
Cités Castors de France

Cités Castors de France

Le portail du mouvement d'autoconstruction Castor

  • Accueil

Il y eut d’abord « Boimondau »

Il est nécessaire d’en parler tant il est vrai que l’histoire des Castors est liée à celle de cette entreprise et que l’on ne peut comprendre l’une sans avoir une idée de l’autre.

En 1939, Marcel Barbu est à la tête d’une Communauté de Travail : fabriquer des boîtiers de montre Besançon.

LIP qui fabrique des montres s’installe à Valence et Barbu monte la seule usine en France à fabriquer des boîtiers étanches. C’est la création de la Communauté de Travail Marcel Barbu. Son but créer une entreprise mais aussi « faire des hommes ». Idéal difficile à réaliser dans un monde en guerre et qui plus est capitaliste !.

1er janvier 1944, signature de l’acte de fondation de la Communauté :

BOItiers de MONtre du DAUphiné – BOIMONDAU

Année de crise, de faim et de morts, celle de Jean et Simone Donguy, d’Herman Pendant des années où la fabrique a pris le maquis le travail est intense pour les compagnons : travail aux champs, il faut assurer l’intendance. Travail social, travail intellectuel aussi avec des professeurs, travail de production, il va s’en dire.

Finalement 1944 se révéla une année de consécration : la Communauté n’a pas succombé au départ de son fondateur (déporté en camp d concentration comme sept de ses compagnons).

Elle s’est au contraire renforcée et en octobre, une fois la ville libérée, elle tourne à nouveau dans ses locaux au 41 rue Momplaisir à Valence (là ou siège actuellement l’Eglise Pentecôtiste).

     Effectif de 20 à 160 personnes environ,

     Production de 28 000 à 60 000 boîtiers / mois,

En 1945, Marcel Barbu est élu député de la Drôme, en 1946 : Marcel Mermoz est élu chef de la Communauté.

En 1951 Matra prend la tête de la Communauté de Travail,

En 1973 : s’inscrit le mot FIN.

Quel homme il fallait être pour vivre ce temps ! Quelques uns de ceux-là sont encore au Petit Charran.

MarceL Barbu

Marcel Barbu est né dans un bidonville de Nanterre en 1907. Issu d’une famille modeste il apprendra vite le métier de bijoutier.

Il devient ensuite entrepreneur et fonde la Communauté de Travail de Valence qui deviendra Boimondau.

En 1953, il repart dans la région parisienne où il se battra pour le logement social.

En 1965, il se présente aux élections présidentielles où il fera un score modeste. Il décède en 1984, isolé.

Voir la biographie réalisée par Michel Chaudy

 

Marcel Mermoz

Fils d’agriculteur de Savoie, Marcel Mermoz a eu un parcours militant, engagé et « subversif » qui l’a conduit en prison où il rencontre Marcel Barbu avant de prendre la direction de Boimondau en 1946. Ce drômois d’adoption a beaucoup voyagé et écrit de nombreux articles, conférences, interviews. Son livre « L’autogestion c’est pas de la tarte » paru en 1978.

 

Marcel Barbu est en rupture avec l’administration, les partis politiques quels qu’ils soient et les syndicats.
En 1946, lorsqu’il créé le Rassemblement Communautaire Français, il souhaite que ce mouvement soit autonome par rapport aux partis politiques traditionnels. Dans une vision chrétienne, il pense que l’ensemble de la société se ralliera aux idées communautaires.


Marcel Mermoz, athée et marxiste, pense que réaliser seul la « révolution communautaire » n’est pas viable. Il reste attaché à la classe ouvrière et reste proche du parti communiste ainsi que de la CGT. Il pense que la conquête du pouvoir passe par la lutte des classes.

Le projet communautaire est également différent. Au sortir de la guerre, Marcel Barbu cherche à diffuser son idéal communautaire afin d’essaimer des communautés dans le pays. Marcel Mermoz lui, plus attentif à la conjoncture, cherche avant tout à consolider économiquement Boimondau, privilégiant le coté productif de la Communauté au détriment de l’idéal communautaire.

Back to top
Copyright Association Culturelle des Castors de Pessac | Juin 2019