« A travers ce document, j’ai voulu rendre hommage à Jean dont le parcours mis au service des autres est exceptionnel. Le dénominateur commun à ses investissements est la Générosité sans compter.
J’ai tenu à respecter ce qu’il est dans la vie, un homme modeste, abordable, serviable.
Il ne s’agit pas d’un éloge mais un récit factuel d’un parcours atypique ».
Jean-Pierre Le Cloirec
fils de Castor de Rosporden
octobre 2016
Table des matières
Ses premières années
Jean est né le 29 mars 1925 à Saint-Yvi au lieu-dit Kerléanou Vihan, d’une famille de cultivateurs.
Il partage sa jeunesse en compagnie des ses frères Joseph et Noël.
Sa scolarité se déroule à Rosporden à l’école Saint-Michel sise rue Pasteur. Une brève scolarité de 4 ans (de l’âge de 8 ans à 12 ans).
A 13 ans il intègre la « galocherie » Le Roy, rue de la Marne à Rosporden qui, à cette époque est une grosse entreprise du canton. Il y restera 20 ans de 1938 à 1958.
La guerre en Résistance
La guerre 1938-1945 éclate. Jean s’engage dans la résistance, au maquis de Rosporden « Libé Nord ». Il participe aux combats pour la libération de Rosporden en août 1944. Au cours de l’accrochage avec les troupes allemandes à la « Butte » (route de Concarneau-Pont-Aven) il sauve un camarade, Louis Quéré, grièvement blessé à la jambe…
Sa famille
Il se marie le 16 septembre 1946 à Elliant, à Catherine Guillou, originaire de cette même commune. Ils habitent rue Laënnec (anciennement rue de Saint-Yvi).
En 1947 naissance à Elliant de leur fille unique, Monique, qui fut institutrice-directrice à l’école maternelle de Kernével. Une grave maladie l’emportera le 19 mars 1994 à l’âge de 47 ans.
Ses deux filles Carolines et Sophie trouveront auprès de leurs grands-parents, toute l’affection d’une famille unie.
Catherine décèdera en 2015 après une courte maladie mal diagnostiquée.
Actuellement Jean est arrière-grand-père de 3 arrières-petits-enfants, Anaelle, Mathis et Flore.
Les « Castors », une réussite
Jean et sa famille habitent le bourg d’Elliant. Il travaille chez Le Roy à Rosporden distante d’Elliant de 6 km, soit 12 km aller-retour chaque jour, 6 jours par semaine, par tous les temps, sur une mauvaise route pentue et à vélo… Cela ne pouvait pas durer et il fallait coûte que coûte habiter Rosporden.
C’est ainsi qu’en 1951, âgé de 26 ans, sans un « sou » en poche, Jean achète, à la sortie de Rosporden, au Roudou, un terrain de 2 hectares, appartenant à la famille Yvonnou de Kerlué Bras, destiné à être loti.
Très vite par sa ténacité et son esprit rassembleur, 32 familles bâtissent leur maison. Ainsi naissent les Castors et en 18 mois, maisons terminées, la Cité est inaugurée le 21 novembre 1954.
A ce jour toutes les demeures sont occupées et une seule, la n°5, est toujours habitée par Madame Renée Roux, occupante depuis 1954.
Pompier bénévole
En 1953, le 28 janvier Jean intègre le corps des sapeurs-pompiers de Rosporden. Pompier bénévole, il y restera 27 ans.
Toujours sur la « brèche » il fut le premier moniteur secouriste du Centre, tout en étant tour à tour secrétaire et trésorier de la Caisse de Secours Muruel. Il fut le « promoteur » de l’amicale des sapeurs-pompiers créée en 1971.
Donneur de sang
Plus de 68 dons (groupe O négatif). Il a reçu la médaille d’or.
Après chaque don il livrait à Concarneau « le fruit » de la collecte.
Au terme de 25 ans de service au centre de transfusion sanguine, Jean reçu la médaille d’argent.
Mayola de 1958 à 1981 (23 ans)
En 1958, Jean quitte Le Roy pour Mayola établissement, créé et dirigé par Victor Donval.
On y fabrique du cirage, de l’encaustique et des produits d’entretien. Actuellement cette entreprise « fonctionne » toujours sous le nom de Yplon et est implantée sur la zone de Dioulan, route de Quimper.
L’arbitrage, sa passion…
Connu et apprécié sur tous les stades de Cornouaille et bien au-delà, et ce pendant 32 ans…
Jean sera l’arbitre officiel de la Ligue de l’Ouest de football (déjà à 14 ans il chausse les crampons de l’Etoile Sportive Rospordinoise).
N’ayant pas de voiture, comme bon nombre de ses confrères, il se déplace à bicyclette ou en train chaque dimanche et par tous les temps.
En 1957, grève de la SNCF, il se rend à bicyclette à Callac soit 150 km aller et retour. Pas question de renoncer et de faire valoir « une cause réelle et sérieuse ». Respect du corps arbitral, respect des joueurs et du sport…
Venant un peu sur l’âge, Jean Laisse le terrain et deviendra pendant 8 ans contrôleur des arbitres.
Pour ces longues années de dévouement et d’abnégation, de nombreuses décorations viendront récompenser cette passion :
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- Médaille de la Jeunesse et des Sports,
- Médaille de bronze, de vermeil de la Fédération Sportive de France,
- Médaille du Football Club de Rosporden,
- Remise de la Grande Plaque de la Fédération Sportive de France, la plus haute distinction.
Chevalier de l’Ordre du Mérite
le 9 janvier 2000 au Centre Culturel de Rosporden, par décision du Président de la République, sur proposition du Secrétaire d’Etat au Logement, Jean est fait Chevalier de l’Ordre du Mérite National par Monsieur Montfort, maire de Rosporden et vice-président du Conseil Général du Finistère.
Cette distinction lui a été attribuée au titre de son engagement pour la création en 1951 de la Cité des Castors.
En 2016
Jean, toujours « bon pied, bon oeil » conserve une vivacité d’esprit et une mémoire « d’Académicien », il est toujours, pour ceux qui le côtoient régulièrement, un vrai moment de partage et de convivialité… et ce malgré ses 90 ans. Sa porte est toujours ouverte à celui qui passe en « quête de savoir » et l’accueil reste amical.
Il suit avec assiduité les matchs de foot de l’USC (Union Sportive Concarnoise), le sport à la télévision, les débats politiques et s’intéresse toujours à la vie locale. Il cultive son grand potager qui cerne sa maison de Kerléanou Vihan, berceau de sa famille, rend visite aux copains en maison de retraite, s’occupe en vraie « femme d’intérieur » de son « chez lui » sans tierce personne à son service, conduit toujours sa voiture…
Une vie de 90 ans bien remplie de 2 siècles de bénévolat
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- Donneur de sang 68 dons
- Caisse de Secours Mutuel des Sapeurs-Pompiers 50 ans
- Pompier bénévole et secrétaire 27 ans
- Arbitre de la Ligue de l’Ouest de Football (LOF) 32 ans
- Membre de la Commission des arbitres 40 ans
- Arbitre de l’ESR de 1948 à 1985 37 ans
- Président fondateur des Castors 6 ans
- Contrôleur des arbitres de la LOF 8 ans Total 200 ans
Un tel engagement sur une si longue période nous laisse songeurs et admiratifs. Un exemple pour les jeunes générations qui chercheraient à se mettre au service de la collectivité. On dit maintenant « Humanitaire ».
Pour moi ce sera tout simplement un grand merci, une leçon de vie, de bénévolat, au service des autres et la chance d’avoir rencontré un homme qui aura marqué son passage parmi nous.
à lire :
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- Rosporden sous l’occupation page 84 de Cyrille Maguer,
- Livret : « 32 Castors dans l’effort »
- La « Société de Secours Mutuel » des sapeurs-pompiers a pour but de servir une petite pension aux vétérans ainsi qu’aux épouses des anciens pompiers décédés, et apporte une aide en cas de besoin aux familles des actifs. La société étant présidée en 1972 par Albert Rivier qui a succèdé à Victor Donval qui fut à sa tête une quarantaine d’année
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