« Choses vécues » par Lucien Bénière
Cette biographie a été, en grande partie, réalisée par les élèves de 6ème du Collège Politzer de l’année scolaire 1993-1994.
Ce travail sur la mémoire de « Montreau-Ruffins » a été réalisé dans le cadre du projet pédagogique sur le thème de « Lire la Ville » proposé par le Centre Régional de Documentation Pédagogique de l’Académie de Créteil et la Fondation du Crédit Mutuel pour la lecture, pour l’année 1993-1194.
Aline Schechter, documentaliste, était la coordonnatrice du projet.
Lucien Bénière est né en 1922 à Givors, « le pays des hommes forts ». C’est une ville à vingt kilomètres au sud de Lyon, au confluent du Rhône et du Giers.
A l’école primaire
A l’école primaire quand il avait neuf ans, les élèves étaient exceptionnellement nombreux : quatre-vingt dans la classe. L’instituteur faisait cours à quarante élèves le matin, pendant que les autres étaient occupés à du travail scolaire ; l’après-midi, il inversait.
A l’internat
Il a passé les deux dernières années de l’école primaire et l’année de « primaire supérieur » à l’internat. Les pensionnaires avaient droit à une douche tous les trimestres, avant de partir en vacances. Sinon il se lavaient aux lavabos collectifs, à l’eau froide uniquement.
Après l’école primaire, il a été trois mois en apprentissage chez un ébéniste.
A l’Ecole Nationale Professionnelle
A quinze ans, après avoir passé un concours, il est entré à l’Ecole Nationale Professionnelle de Saint-Etienne, pour y apprendre le métier de modeleur sur bois, qui consiste à fabriquer la forme en bois qui donnera l’empreinte au sable humide dans lequel on coulera la fonte. Il y avait également des mouleurs-fondeurs, des tisserands, des fraiseurs, des tourneurs. Ils étaient quarante deux dans la classe. Chaque jour les élèves avaient quatre heures d’atelier, quatre heures d’enseignement général et trois heures « d’étude » (pour les internes). A « l’étude » il n’y avait que des livres scolaires.
Les pensionnaires avaient droit à une douche par semaine.
A l’usine
Il a exercé le métier de modeleur sur bois pendant un an dans l’usine où son père avait travaillé dix-huit ans, son grand-père quatre ans (après sa retraite de cheminot) et son arrière-grand-père au moins cinquante ans.
L’une des entrées de l’usine portait encore le nom de son arrière-grand-père.
Une carrière artistique
Lucien Bénière est devenu un sculpteur sur bois internationalement reconnu.
Quelques repères biographiques
1922 : Naissance à Givors
1935 : Certificat d’études
1937 – 1941 : Ecole Nationale Professionnelle
1941 – 1942 : Modeleur sur bois
1942 – 1944 : Chantier de jeunesse (8 mois) – Maquis de la Résistance (16 mois)
1944 – 1945 : Surveillant de collège
1945 – 1947 : Ecole supérieure du bois / Création d’une menuiserie
1948 – 1949 : Cours du soir à l’Institut d’urbanisme de Paris
1948 – 1954 : Construction des Castors de Clair Logis à Montreuil
1955 – 1977 : Création et direction d’une coopérative de production -Etudreal – réunissant architectes, ingénieurs, conducteurs de travaux, pour l’étude et la réalisation de logements, immeubles industriels et bureaux, centres commerciaux.
1977 – 1979 : Ingénieur d’affaires dans une entreprise coopérative de travaux publics.
A partir de 1979, il consacre tout son temps à la sculpture sur bois.
Janvier 2012, décès de Lucien Bénière