« Tout commence en 1950, quelques années après la guerre qui n’a pas épargné Paris et sa banlieue.
Des familles se construisent, s’agrandissent et les difficultés de logement sont récurrentes. Tous travaillent dans l’industrie automobile chez Peugeot à la Garenne dans les Hauts de Seine avec André Beaugé, prêtre ouvrier qui va être l’instigateur du projet.
Ils s’appelaient Maurice, André, Emile, Pierre ou encore Marc, Armand etc.… Soixante dix ouvriers vont le suivre dans cette aventure pour travailler ensemble, sur leurs périodes de vacances, congés et autres temps libres à la construction de soixante treize maisons reparties sur deux sites, l’un à Bezons (Val d’Oise), l’autre à Sartrouville (Yvelines).
Les maisons sont toujours là, témoins d’un passé dont nous tenons à garder la trace ».
Annie Joly-Léopold – « fille de bâtisseur »
Auteure de « Les Castors bâtisseurs de rêves »
Table des matières
André Beaugé, l’initiateur du projet
… A la Libération, il devient prêtre-ouvrier dans l’industrie automobile. Sans arrière pensée cléricale, guidé uniquement par son aversion de l’injustice, la souffrance des autres et l’Evangile, il fait tout pour améliorer les conditions de vie des ouvriers et aboutir leurs revendications….
La solidaire et audacieuse aventure des Castors
Ce projet d’auto-construction s’est généralisé dans les années d’après-guerre. Il s’agit ici de réunir les employés d’une entreprise, tous volontaires, qui vont mettre leur savoir-faire, leurs efforts et leur disponibilité pour construire ensemble la maison de chacun.
Les avantages de cette démarche sont nombreux, l’achat d’un terrain commun représente une économie importante, le temps de travail pris sur les temps de repos et de loisirs, les compétences de chacun représente une main-d’œuvre à faible coût.
André Beaugé se lance dans ce nouveau projet
Il en devient l’instigateur (il a déjà participé à celui de Nanterre). Il réussit à entraîner soixante-treize hommes et leurs familles, certains se désisteront mais seront vite remplacés. Le pari est fou et fous il fallait qu’ils le soient : avaient-ils mesuré toute l’étendue de la tâche ?
Le soutien de « Peugeot »
« Peugeot » apporte un soutien déterminant en mettant à disposition un attaché de direction, Jean-Jacques Daubigny (inscrit sur la liste des volontaires), en prenant en charge son salaire pendant toute la durée du chantier, il deviendra le coordinateur du projet.
La société offre également la possibilité d’utiliser un certain nombre d’équipements et de matériel appartenant à l’usine.
Pour le financement du terrain « Peugeot » consent à chacun des soixante-treize Castors un prêt individuel sans intérêt.
La recherche d’un terrain
Un emplacement adapté est trouvé à Marly-le-Roy, mais l’opposition des habitants de cette banlieue résidentielle qui se voit mal cohabiter avec des familles d’ouvriers fait échouer ce premier projet.
Une nouvelle opportunité se présente : un terrain de trois hectares sur la commune de Bezons à la limite de Sartrouville. Là c’est l’Office Central Interprofessionnel de Logement (collecteur du 1% patronal) qui fait obstacle en préemptant ce terrain pour la construction d’un immeuble.
La décision est prise de se résoudre à construire sur deux sites différents Le Grand Cerf à Bezons (38 pavillons) et Le Val Notre-Dame à Sartrouville (35 pavillons).
Ce qui occasionnera un surcoût et compliquera l’organisation des chantiers.
Fin 1953 le début de la construction
Le premier gros chantier, probablement le plus pénible fut le creusement des fondations suivant le tracé réalisé par un géomètre. C’est sur le terrain du Grand Cerf qu’il débuta désigné par tirage au sort (cette règle, jugée la plus juste, restera en vigueur pendant tout le chantier).
Les Castors s’attellent à toutes les tâches : la piste pour la fabrication des parpaings, les poutrelles, les hourdis, les coffrages… Décharger des sacs de ciment de cinquante kilos, construire des murs, escaliers, toitures, charrier le matériel… Les bétonnières tournent toute la journée, parfois tard le soir.
« Comme tout néophyte que nous étions, nous avons cru pouvoir réaliser toute la construction nous-mêmes sans aide extérieure… Il nous fallut constater qu’en embauchant des professionnels, non seulement les travaux avançaient plus vite et reviendraient moins cher, laissant pour nous les tâches répétitives… » (Daniel Paquet, ancien Castor).
L’attribution des maisons et l’installation des familles
Suivant la règle établie, les maisons furent attribuées par tirage au sort, sans que cela pose problème, même si après il y eut quelques échanges volontaires.
Dès le mois d’avril 1957, les maisons ne sont pas totalement finies, mais les premières familles s’installent, souvent pour sécuriser les matériaux et le matériel qui faisaient quelques chapardeurs… Au cours de l’année 1958 toutes les maisons sont habitées.
…Et la vie s’organise…
Les jeux des enfants avec leurs nouveaux copains, copines… l’école, les relations de voisinage, la pose des barrières….
Pour compléter vos connaissances
Lire le livre écrit par
Annie Joly-Léopold « Les Castors bâtisseurs de rêves »
que vous pouvez vous procurer auprès de l’auteure
ou à la boutique de notre site « Fonds Roger Blanc »
en suivant ce lien : ici
Merci à Annie Joly-Léopold et à Michel Morel
qui ont apporté la matière nécessaire à cette présentation.
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Pour consulter le site Archives du Mouvement Castor « Fonds Roger Blanc » : http://www.cites-castors.com/