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Cités Castors de France

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Les Castors de l’Erdre – Nantes – Loire-Atlantique

Table des matières

  • A Nantes, la formidable aventure humaine des Castors de l’Erdre
  • aujourd’hui :
  • situés à l’est de Nantes :
  • patrimoine :
  • Le témoignage de Raymond Moreau
  • Le 70 ème anniversaire
  • hier :
  •  A Nantes, en mai 1951
  • L’Apport-Travail
  • Noël 1955 à la maison
  • « La Loire (Rezé) contre l’Erdre (le Launay à Saint-Joseph)… Pourquoi?
  • Contacts

A Nantes,
la formidable aventure humaine des Castors de l’Erdre

 

aujourd’hui :

situés à l’est de Nantes :

Ici, les rues s’appellent Castors, Patience, Réussite, Espérance ou Persévérance. Un quartier dans le quartier de la Beaujoire, avec la particularité d’être né d’une idée folle de quelques pionniers, de construire leur propre cité.

C’est là que, deux jeudis par mois et quelques samedis par an, les Castors, y compris les plus récemment arrivés, se retrouvent pour l’entretien des espaces verts et communs.

« Chaque propriétaire est, de droit, propriétaire d’un cinquante-neuvième des 17 000 m² d’espaces verts et boisés qu’il faut nettoyer, faucher, ou de l’étang qu’il faut entretenir. Ces journées de travail collectives sont aussi l’occasion de prendre le repas ensemble ou de disputer une partie de boules », raconte Serge Gallon l’actuel président.

patrimoine :

L’ancienne menuiserie devenue salle de réunions et  salle des fêtes

Un état d’esprit dans lequel s’inscrivent les nouveaux arrivés qui ont, au fil des ans, remplacé les anciens, transformé les maisons à leur goût, sans jamais renier la volonté des pionniers qui avaient édicté leur règle :

«Nous ne construirons pas notre maison mais nous édifierons une cité »

Une histoire que les Castors de l’Erdre partagent tous les ans avec le grand public, à l’occasion des Journées du patrimoine.

pour voir la vidéo de la journée du
22 septembre 2019.
(cliquez ici)

Le témoignage de Raymond Moreau

Raymond Moreau

En ce printemps 2020, Raymond Moreau à 90 ans, en 1951 il a été l’un des tous premiers à adhérer à l’équipe qui allait construire la Cité Castor de l’Erdre.
Depuis 70 ans il s’est toujours engagé pour construire bien sûr, mais une fois installé pour entretenir, animer et transmettre aux plus jeunes ce magnifique esprit qui a animé cette belle aventure.

« C’est par hasard que je suis tombé dans le circuit.

C’est à Rezé que je voulais aller car en tant qu’agent SNCF, j’étais nommé sur la ligne entre Nantes et Sainte Pazanne et ma femme était de Bois de Céné. Mariés il nous fallait un logement (introuvable !). J’avais un ami cheminot Pinet qui construisait à Rezé aux « castors » et qui m’a encouragé à m’inscrire avec lui. Je suis allé voir le président qui était le fils d’un collègue de travail, monsieur Richard qui m’a tout de suite dit : « on est saturé et la liste d’attente est longue ! Mais à Saint Joseph un groupe se lance, tu peux aller les voir de ma part ».

Ce que j’ai aussitôt fait. La fille du secrétaire m’a inscrit sur une liste : j’étais le 4ème ou 5ème sur la liste. J’ai tout de même visité le chantier et la fabrique de parpaings…

A Saint Joseph, je suis allé à la première réunion puis au premier coup de pioche. On partait pour 2 ans et il en a fallu 4 et 1 an supplémentaire pour les routes. J’ai fait le manœuvre de tous les spécialistes suivant les besoins et même à la carrière  pour remplacer un malade. J’ai participé comme aide au transport de sable, de pierres et de mâchefer… C’était dur mais possible. L’ambiance était bonne et le chantier progressait.

Pendant les travaux, avec mon épouse, nous avons aménagé un ancien wagon posé sur place et nous y avons vécu pendant 3 ans.

Notre chef de chantier était formidable mais il est disparu très jeune. Alors j’ai essayé de le remplacer…les maisons étaient terminées mais il restait les routes, les trottoirs, les murettes et les espaces verts. J’ai continué à animer l’entretien de la cité pendant 40 ans. Du dévasage de l’étang… à l’aménagement de la salle des fêtes (et réunions) … et l’organisation des moments de travail/repas tous les quinze jours.

J’ai aussi lu des oraisons funèbres à chaque décès de « castors ».

Ma prochaine action sera le fleurissement de la cité pour la prochaine fête annuelle en septembre. 59 sachets de 50 graines de tournesols / soleils ont été distribués afin de fleurir chaque jardin et faire de notre cité « les castors du soleil ».

Pour cette animation de la cité, nous avons passé le flambeau à une équipe plus jeune…

J’ai longtemps été le plus jeune dans cette cité…et aujourd’hui je suis le plus vieux !

Des 59 couples qui se sont engagés dans ce beau projet, il ne reste plus beaucoup de survivants… »

Raymond Moreau le 15 avril 2020

Le 70 ème anniversaire


pour en savoir plus

hier :

 A Nantes, en mai 1951

Quelques années après la guerre, sur une idée de la surintendante des cités en bois de l’usine des Batignolles, Madame Loukianoff, des hommes se réunissent pour fonder une société pour construire leur maison, à moindre prix, selon le mouvement « castors ».

L’Apport-Travail

L’apport espèce exigé par les organismes banquier pour le financement des logements était remplacé par l’apport travail. A son admission chaque castor s’engageait à verser une somme de 15000 francs, puis chaque mois le dixième de son salaire ainsi qu’à travailler sur le chantier au moins 24 h par mois plus  96 h pendant les congés annuels.

Un prêt de la caisse d’allocations familiales de 5.500.000F permis d’acheter le terrain que l’usine des Batignolles possédait, chemin du Millau. Un terrain de 6 hectares avec un château, sur lequel 59 maisons pouvaient être implantées, avec voirie, réseau d’eaux pluviales, égouts.

Dès novembre 1951, le défrichage et le débroussaillage commençaient. Après contact avec le propriétaire d’une carrière située à 2 Km de ce terrain, les castors purent extraire péniblement la pierre nécessaire à la fondation des maisons et au terrassement des routes (environ 2500m3 de pierres).

Toute la menuiserie fût faite dans un atelier (qui maintenant sert de salle, pour les fêtes et les réunions) : portes extérieures, intérieures, portails de garages, fenêtres et charpentes.

D’autre part une équipe d’ouvriers des Batignolles travaillait tous les samedis matin (avec l’autorisation de la direction) pour fabriquer serre-joints auges à ciment, mécanismes de roulement pour les portails de garage, pendant que les autres castors défrichaient, drainaient, commençaient les fondations.

Chacun ne construisait pas sa maison mais les maisons en commun

 

 

 

 

 

 

Chacun est utilisé selon ses compétences ou aptitudes professionnelles. Si un des castors est malade ou décède ses camarades s’engagent à terminer sa maison.

Pour avancer les travaux et aider à l’élévation des constructions, ils prirent une entreprise artisanale puis des artisans ou tacherons plombiers, plâtrier, carreleurs. Les castors posèrent tous les parquets, ainsi que toutes les toitures. Les castors électriciens se chargèrent des travaux d’électricité. Petit à petit les maisons s’élevaient, elles furent terminées fin 1955.

Noël 1955 à la maison

Les 59 familles fêtèrent joyeusement Noël 55 dans leurs maisons. Le plus jeune des hommes était né en 1930, le plus âgé, le président d’alors Monsieur Alfred Fourage le 22 septembre 1904.

Depuis beaucoup de ces castors ont disparu. Chaque départ laisse une grande tristesse dans le cœur de ceux qui restent… mais ainsi va la vie !

 

« La Loire (Rezé) contre l’Erdre (le Launay à Saint-Joseph)… Pourquoi?

 Les divergences entre les deux cités à l’époque de la construction :

  • Il y avait un décalage de lieu et de dates
  • Les castors de l’Erdre avaient choisi le crédit foncier comme financeur alors que les castors de la Loire avaient choisi le crédit immobilier. Ce dernier était beaucoup plus exigeant : pas de routes mais des chemins, une seule chambre pour ceux qui n’avaient pas d’enfants, et surtout l’âge maximum des responsables ne devait pas excéder les 40 ans. Or notre président fondateur (chef aux Batignolles) avait déjà 49 ans… Il ne voulait donc pas suivre les directives de Rezé.
  • Utilisation de la brique et non du parpaing plus rapide à monter et plus isolant.
  • Les castors de l’Erdre ne pouvaient construire que 59 maisons et non 101 comme à Rezé.
  • A Rezé, les garages ne pouvaient contenir que des vélos ou mobylettes. Les garages du Launay plus grands pouvaient abriter des voitures (au départ, un seul des constructeurs en possédait une)…. A l’époque ce n’était pas la priorité mais l’avenir a vu l’essor de la voiture pour les classes moyennes.
  • Les castors de Rezé ont poursuivi l’aventure en soutenant les constructeurs castors isolés dans les communes alentour. Les castors de l’Erdre n’ont pas voulu s’engager dans ce projet…

Malgré tout, j’allais rendre visite à nos collègues de Rezé de temps en temps…et j’ai gardé de très bons contacts avec le président.

Raymond Moreau le 15 avril 2020

Contacts

Président : Serge Gallon : gallon-ser@gmx.fr
Publication : Marie-Pierre Joalland  : mpjoalland@gmail.com
Pour consulter le site Archives du Mouvement Castor « Fonds Roger Blanc » : http://www.cites-castors.com/

 

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