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Le Capital-Travail
Dans son article « Cité verticale et cité horizontale, les Castors de Lyon », publié dans La Croix du 14 décembre 1949, Jacques Zissel, journaliste, écrit : « A Marseille avec l’unité d’habitation de grandeur conforme de le Corbusier, nous avons vu une réalisation grandiose, nécessitant l’investissement de capitaux considérables. A Lyon, avec les Castors du Rhône, nous sommes à l’autre bout de la gamme de la construction. Le but reste le même, remettre la famille dans son foyer, mais les moyens sont différents : hier les grandes entreprises, aujourd’hui, l’effort individuel. Vouloir bâtir et n’avoir pas un sous vaillant peut paraître une gageure, mais tout homme possède en lui un capital, le Capital-Travail ».
La Cité Castor du Merlan
A Marseille, en 1953, Henri Bernus, impliqué dans la défense des sans-logis (voir son portrait) crée les Castors du Merlan face à la Faculté de Saint-Jérôme entre l’avenue du Merlan, le grand giratoire de la L2 et l’avenue Normandie Niémen.
Il s’agissait d’un terrain en friche où se trouvait un stade de football, sommaire, où venait jouer l’équipe de foot de la Jeunesse Arménienne de Saint-Jérôme (J.S.A.), et autour duquel il n’y avait aucune construction jusqu’au village du Merlan.
Vue aérienne de la Cité Castor du Merlan
Capital-Travail ou Apport-Travail, la règle d’or du « Mouvement Castor »
Chaque Castor devait effectuer 1 500 heures de travail effectif sur le chantier au titre de l’Apport-Travail qui permettait de garantir les emprunts, et débloquer les aides des organismes publics nécessaires à la réalisation du projet. C’est ce même Apport-Travail qui donnait droit à l’attribution d’un logement.
La règle était draconienne au Merlan : quand un Castor démissionnait, celui que le remplaçait (la liste d’attente était longue) ne récupérait pas les heures effectuées par le démissionnaire, le compteur était remis à zéro et il repartait pour 1 500 heures.
Il était demandé à chacun d’effectuer un minimum 28 heures de travail par mois, ce qui faisait que tous les dimanches étaient consacrés au chantier, il en était de même des 15 jours de congés dont bénéficiaient les salariés à cette époque-là.
Quelques-uns en retard sur leur quota d’heures se virent obligés de faire jusqu’à quarante heures par mois, sachant que tous étaient salariés d’entreprises dans lesquelles ils effectuaient 47, 49 heures de travail par semaine, parfois plus.
d’après l’article de Benoît Gilles dans Marsactu – octobre 2017
Un chantier de cinq ans – 1953 – 1958
Les Castors fabriquaient eux-mêmes les parpaings nécessaires à la construction des maisons. Au début à la main dans des moules, puis ensuite ils construisirent une aire de fabrication et achetèrent des « pondeuses » comme les professionnels fabricants de parpaings.
Cette aire de fabrication que l’on appelait « glacis » se trouvait en bordure du chemin du Merlan à la Rose. Elle servira pour la fabrication des parpaings de la Cité Castor des Vieux Cyprès.
55 Pavillons individuels ont été construits ????
Robert Guida : « Avec ma femme, on habitait une villa au pied de l’hôpital Nord avec 1000 mètres de jardin, on ne connaissait aucun voisin. Ce que j’apprécie ici, c’est la convivialité. Tout le monde se connait, s’entraide. « l’Esprit Castor » tient mais ne mobilise pas les derniers arrivés…. »
Croquis : Ben 8 – Marsactu
Une deuxième tranche pour la Cité Castor du Merlan ?
Henri Bernus considérait les Castors du Merlan, comme une première tranche de logements Castors. Compte tenu de la demande importante de candidats Castors. Il avait envisagé une deuxième tranche des Castors du Merlan de l’autre côté du chemin du Merlan à la Rose sur une propriété obtenue en héritage, et donc gratuite, dénommée « le Vieux Moulin » d’où le nom des Castors du Vieux Moulin attribué à cette nouvelle opération dont le siège se situait traverse Saint-Michel, puis est passé à ‘l’hôtel Chanteclerc au Merlan.
C’est avec le coeur plein d’espoir que les premiers Castors du Vieux Moulin s’inscrivent et participent aux travaux de terrassement sur le terrain du Merlan de l’autre côté du chemin.
Malheureusement, ils apprennent avec stupéfaction au début de l’été 1957 que les travaux ne peuvent pas se poursuivre car le terrain est exproprié par l’Etat pour la réalisation de la future route L2 qui passe sous le centre urbain Carrefour qui n’existait pas à l’époque.
Le bel espoir d’un toit pour leur famille s’écroule et l’ambiance dans ces familles est bien triste.
Il faudra attendre la Cité Castor des Vieux Cyprès !
« Souliers vernis »
Souvenirs d’enfance aux Castors du Merlan de Viviane Perez
(cliquer ici)
« Ode aux Castors du Merlan »
Par Edith Cavaillès
(cliquer ici)
Contacts
Pour contacter le correspondant de la Cité du Merlan : gheriakian@yahoo.fr
Pour contacter les animateurs du Portail internet : citescastorsdefrance@free.fr
Pour consulter le site Archives du Mouvement Castor « Fonds Roger Blanc » : http://www.cites-castors.com/