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Cités Castors de France

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Les Castors de Petit Charran – Valence – Drôme

Table des matières

  • Il y eut d’abord « Boimondau »
  • Les premières maisons de Petit Charran
  • L’apport de Boimondau
  • La réalisation
  • La deuxième tranche
  • Les Castors dans la ville
  • Conclusion
  • Contacts

Il y eut d’abord « Boimondau »

Il est nécessaire d’en parler tant il est vrai que l’histoire des Castors est liée à celle de cette entreprise et que l’on ne peut comprendre l’une sans avoir une idée de l’autre.

En 1939, Marcel Barbu est à la tête d’une Communauté de Travail : fabriquer des boîtiers de montre Besançon.

LIP qui fabrique des montres s’installe à Valence et Barbu monte la seule usine en France à fabriquer des boîtiers étanches. C’est la création de la Communauté de Travail Marcel Barbu. Son but créer une entreprise mais aussi « faire des hommes ». Idéal difficile à réaliser dans un monde en guerre et qui plus est capitaliste !.

1er janvier 1944, signature de l’acte de fondation de la Communauté :

BOItiers de MONtre du DAUphiné – BOIMONDAU

Année de crise, de faim et de morts, celle de Jean et Simone Donguy, d’Herman Pendant des années où la fabrique a pris le maquis le travail est intense pour les compagnons : travail aux champs, il faut assurer l’intendance. Travail social, travail intellectuel aussi avec des professeurs, travail de production, il va s’en dire.

Finalement 1944 se révéla une année de consécration : la Communauté n’a pas succombé au départ de son fondateur (déporté en camp d concentration comme sept de ses compagnons).   (lire la suite)

Les premières maisons de Petit Charran

à droite la Cité-le-Salvage à gauche la Cité-Saint-Christophe-les-Trolleybus

les premières maisons à s’édifier à Petit Charran y furent construites par les Castors. Mais qu’est-ce donc qu’un « Castor » ? Voici ce que dit le Petit Larousse « Mouvement des Castors » : Groupement réunissant des personnes ayant pour objectif de construire en commun leurs maisons sans faire appel à des entrepreneurs. Né en Suède, développé en Belgique, au Canada, en Angleterre, et, depuis 1948, en France. En vérité, pour nous, au Petit Charran, la formule a été aménagée. Voici donc l’histoire d’un grand pan de notre quartier actuel.

A la libération, après 1945, il y a pénurie de logements. Peu nombreux sont ceux qui peuvent se permettre de faire construire ou d’acheter leur maison. En 1948, à Bordeaux, un prêtre ouvrier, Etienne Damoran initie la reconstruction de la première Cité Castor.

Divers stages s’organisent dont l’un à Uriage. Il est animé par l’abbé Pierre qui fait construire les baraquements des sans-logis dont il s’occupe déjà de cette façon.

L’apport de Boimondau

L’ami Bouvet de BOIMONDAU (BMD) est désigné pour étudier la question au titre de la Communauté de Travail et suit diverses formations avec ces personnalités, en particulier à Pessac (banlieue de Bordeaux) où 150 maisons sont construites par le Comité Ouvrier du Logement de Bordeaux. Malheureusement son travail l’empêche par la suite d’accompagner leur réalisation G. Matra, chef de la Communauté de BMD, s’investit beaucoup. Il est à l’origine, par ailleurs, de la première Coopérative Départementale d’Habitations à Loyer Modéré, créée en 1949.

La réalisation

Louis Masson au poste « comptabilité » de BMD, est chargé avec Maître Fournier de concrétiser ces projets : achats de terrains, création de la Coopérative « Le Logis Familiale etc…

Chacun à Boimondau est dans le coup et ceux qui souhaitent construire commencent à verser 10 francs par mois (ou plus). Ainsi petit à petit, se met en place une organisation qui va grossir et s’ouvrir sur l’extérieur par le biais du bouche à oreille. Certains sont plus disponibles, des cheminots : Lévêque, Hugon, des instituteurs : Noé, Chaudier, Aubert d’autres encore : Patouillard par exemple – Pour ceux qu’étonneraient ces suites de noms propres employés sans autre forme de procès – pas de prénom, pas de »Monsieur » : il est de tradition dans la culture ouvrière de cet époque de s’appeler par son nom de famille. Ils se lancent…

C’est parti ! En deux ans, Louis Masson a trouvé l’argent, choisi un architecte (Monsieur Maisonnat) retenu une entreprise (La Maison Joubert). Les plans sont prêts et ont obtenu l’agrément du Ministère de la reconstruction. Le maire Vernet donne l’autorisation de construire.

Par ailleurs, en 1948, l’entreprise Barbu qui dispose d’une société immobilière « Le Foyer Dauphinois », est reprise par nos communautaires et, le 1er mai 1952, c’est le premier coup de pioche avec quarante « Castors » qui en veulent.

Il se construit en même temps 38 logements (les petits immeubles face aux locaux commerciaux). En janvier 1954, la première maison est livrée à Noé qui fut le premier habitant (il vécut sans eau pendant quelques mois !) puis, c’est le tour de Patouillard. Cette première tranche se situe Avenue du Vercors, Allée des Roses, des Géraniums, des Dahlias, des…Castors.

La deuxième tranche

Il y eut une deuxième tranche de 1954 à 1958 avec le Mistral, les Lilas, les Cèdres, Clair Matin, soit entre les rues De Lattre de Tassigny et Henri Dunant à laquelle ont participé quelques « Castors » dont Pitt qui se souvient encore de ses tranchées – égouts et quelques autres électriciens et maçons. La conjoncture n’était plus la même. Avec le boom économique, il devenait avantageux d’exercer à plein son métier et de financer la construction de sa maison. Et l’on ne parle pas des prêts à taux variables qui diversifient les possibilités de choix. « Les Castors » se font rares de par le monde.

En France, seul un groupe existe encore à Lyon : il comprend quelques travailleurs aidés de leur famille.

Les Castors dans la ville

(cliquer ici)

Conclusion

L’expérience après les durs moments de la guerre était à tenter et fut ô combien enrichissante. Certains de ceux qui l’ont vécue sont morts aujourd’hui, beaucoup parmi ceux qui restent, sont fatigués : il fallait l’évoquer avant qu’il ne soit trop tard. Cette aventure a forgé une âme au quartier.

« C’est mon quartier » disent-ils ; ils se connaissent tous et aiment encore évoquer cette aventure.
« Force-les à construire ensemble une tour, et tu en feras des frères ». Saint Exupéry, La Citadelle, Chap. IX

La volonté des travailleurs de Boimondau en fut à l’origine. C’était la suite logique de leurs expériences communautaires de travail, de départs au maquis.

« L’homme, c’est d’abord celui qui crée, et seuls sont frères ceux qui collaborent » Saint Exupéry, La Citadelle, Chap. IX

Merci à Claude et Anne-Marie Sérillon qui ont permis la réalisation de cette présentation.

Contacts

Pour contacter les animateurs du portail internet : citescastorsdefrance@free.fr
Pour consulter le site Archives du Mouvement Castor « Fonds Roger Blanc » : http://www.cites-castors.com/

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