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Cités Castors de France

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Le nom de la Cité et des rues

« Nous avons voulu donné à nos rues et places les noms de personnages contemporains qui, en d’autres domaines, étaient allés à contre-courant des habitudes, redonnant à l’homme sa vocation de bâtisseur d’une société meilleure »

Ainsi s’exprimait Roger Blanc qui avait été chargé de faire des propositions pour nommer les voies de la Cités. Ses suggestions furent approuvées par l’Assemblée Générale du C.O.L. du 6 mai 1951. Les rues de la Cité furent intégrées au réseau  communal le 1er avril 1955.

C’est à lui également que nous devons le nom de la Cité :
Initialement le nom pressenti était « la Cité de l’Homme Libre », il fit remarquer au Conseil d’Administration du C.O.L. que l’appellation était un rien emphatique.
Naturaliste averti il suggéra le nom de ce rongeur qui bâtissait son logis, construisait des barrages, aménageait son environnement…. l’idée fut retenue et c’est ainsi que fut baptisée la première Cité Castor de France.

 

Les noms des rues  

(cliquez ici pour avoir le plan)

Pierre Cérésole (1879 – 1945)

Fondateur du Service Civil Volontaire International. Ingénieur suisse, bouleversé par la guerre de 1914-18, il met en place en 1919 dans le village d’Esnes (Verdun) le premier chantier du Service Civil International qui regroupe des volontaires hommes et femmes de plusieurs pays pour aider les habitants à reconstruire leurs foyers. En 1936 Pierre Cérésole se rend dans l’Allemagne d’Hitler, sans passeport, apporter des livres interdits par le régime nazi. Il discute du problème juif, allant au devant de la gestapo et de la prison où il fut interné. Il disparaît en 1945 mais l’action qu’il avait inspirée se poursuivit. Dès 1950 des chantiers sont organisés dans les Cités-castor de Bordeaux, puis Poitiers, Nantes, St-Pol-de-Léon, Quimper, Nanterres, Roanne, Bayonne, la Moselle.  Trente volontaires originaires de dix pays participèrent à la construction de notre Cité. Leur aide représenta 676 journées, soit 5408 heures, de travail.

« Il faut créer un équivalent moral à la guerre et mettre au service de la paix les forces splendides gâchées jusqu’à présent par la guerre et la préparation de la guerre ».« Mieux vaut paraître fou que d’être lâche et mieux vaut paraître fou en risquant sa vie pour la paix qu’en la risquant pour la guerre ».

Marie Curie (1867 – 1934)

Une vie de labeur et de ténacité au service de la recherche scientifique : Première femme titulaire d’une chaire en Sorbonne. Elle découvrit la radioactivité du thorium et isola le radium. Elle fut prix Nobel de Physique en 1903 et prix Nobel de chimie en 1911.

« On peut concevoir que dans des mains criminelles le radium puisse devenir très dangereux, et ici on peut se demander si l’humanité a avantage à connaître les secrets de la nature, si elle est mûre pour en profiter ou si cette connaissance ne lui sera pas nuisible. L’exemple des découvertes de Nobel est caractéristique, les explosifs puissants ont permis aux hommes de faire des travaux admirables. Ils sont aussi un moyen terrible de destruction entre les mains de grands criminels qui entraînent les peuples vers la guerre. Je suis de l’avis de Nobel qui pense avec d’autres que l’humanité tirera plus de bien que de mal des découvertes nouvelles ».

Pierre Curie- Conférence Nobel- 1903

Gandhi (Mohandas Karamchad) (1869 – 1948)

Apôtre national et religieux de l’Inde. Elabore la doctrine de la non-violence Surnommé le « Mahâtmâ » (la grande âme) il a combattu pour l’indépendance de son pays. Avocat, il défend au cours de séjours en Afrique du Sud (entre 1893 et 1914) les Indiens contre les discriminations raciales et élabore sa doctrine de la non-violence. De retour en Inde, il s’engage dans le lutte contre les Britanniques , qui l’emprisonnent à plusieurs reprises. Leader du mouvement national depuis 1920, il en laisse la direction à J. Nerhu à partir de 1928. Il se consacre à l’éducation de son peuple et aux problèmes des Intouchables et intervient comme caution morale pour des actions de masse (Quit India en 1942) ou pour calmer des violences entre hindous et musulmans (1946-47). Il est assassiné en 1948 par un extrémiste hindou.

« La non-violence ne consiste pas à s’abstenir de combat face à la méchanceté. J’y vois au contraire une forme de lutte plus énergique et plus authentique que la simple loi du Talion contre ce qui est immoral. J’envisage de recourir à des armes morales et spirituelles ».

« Je ne cherche pas à émousser le tranchant de l’arme que m’oppose le tyran en employant une arme encore plus aiguisée que la sienne. Je m’emploie à désamorcer le ressort du conflit en n’offrant aucune résistance d’ordre physique. Mon adversaire doit être tenu en respect « par la force de l’âme »

Fernand Hennebicq  (1922 – 1950)

 

 

Militant C.F.T.C.
Mort à l’âge de 28 ans à la suite d’une longue maladie.
Dirigeant national CFTC de l’EDF. Il n’a eu dans sa vie qu’une ligne de conduite loyale et résolue qui lui a valut l’estime de tous ceux de sa profession. Malgré ses souffrances, il participait au Comité de Grève en 1947 où on le transportait sur une civière.


Michel Favreau
(1922 – 1951)

Né en Vendée, à Montaigu, son parcours de prêtre débute à la paroisse des Herbiers, les pauvres et les malades y sont ses préférés. Appelé à Bordeaux, il franchit la Garonne où il rejoint dans les palus de Bacalan « St Joseph la Purée » ! Il retrouve comme aide-batelier le canal latéral, avant d’être embauché comme docker sur le port de Bordeaux.

Prêtre-ouvrier, il « gîte » dans le quartier St Michel. Il rejoint le père Etienne Damoran à la Mission Ouvrière de Bordeaux au 188, cours de la Marne. Cette ancienne demeure accueille les habitués du repas du midi, mais aussi tous ceux que l’on récupère en gare ou… sur le trottoir. Sur les quais, et il en est très heureux, c¹est celui que l’on considère comme le dernier, l’illettré à qui on explique le haut et le bas des caisses à embarquer. Le 7 avril 1951, dans une équipe de quatre, il prend la place d¹un vieil espagnol fatigué. Par suite du mauvais fonctionnement d¹une grue, la palanquée de bois chavire et s’abat sur sa tête. Il expira le jour même à L’hôpital St André.

Ses obsèques furent célébrés à St Jean de Belcier au milieu de ses amis dockers, de sa famille et de nombreux Castors à qui il était venu donner un coup de main.
Etienne Damoran demanda aux Castors de donner son nom à l’une des voies de la Cité…

Ambroise Croizat (1901 – 1951)

 

Initiateur de notre Sécurité Sociale. Il travaille à Lyon dans la métallurgie jusqu’en 1925. En 1936 il est député de la Seine et Secrétaire Général de la Fédération des Métaux (CGT). En 1945 il est nommé Ministre du travail et le restera jusqu’en 1947. Il fut l’initiateur de notre Sécurité Sociale et s’attacha à la promulgation des textes légaux sur les Comités d’Entreprises et les Coopératives Ouvrières.

Son nom a également été donné à la salle de conférences et de spectacles de la bourse du travail de Bordeaux

 

René Payot (1913 – 1950)


Le 3 novembre 1950, un « Constellation » assurant la liaison Bombay – Londres disparaît dans les Alpes avec ses 48 passagers. L’épave est bientôt repérée gisant à 300 mètres au dessous du Mont Blanc. Malgré le danger un groupe de sauveteurs conduite par le guide René Payot, décide de tenter de sauver d’éventuels survivants. Hélas, il n’y a plus aucun survivant. Au cours de la mission, René Payot, tombe dans une crevasse masquée de neige molle. Une avalanche l’ensevelit sous une épaisseur de six mètres. En remerciement du courage, du dévouement et de l’esprit d’entraide de ces cinq hommes, du sacrifice de ce père, fils et petit-fils de guides qui ouvrit la voie aux autres sauveteurs, l’Inde adopte les quatre enfants de René Payot.

Il est cité à l’Ordre de la Nation et décoré de la Légion d’Honneur.

Maxence Van der Meersch (1907 – 1952)

Plaide l’un des plus grands procès du siècle, celui de la misère. Avocat au barreau de Lille et écrivain. Il coupe les ponts avec le milieu bourgeois dont il est issu et se lie à une ouvrière de filature qui vit avec ses deux jeunes soeurs dans la mansarde d’un estaminet. Les premiers contacts de Maxence avec la vie du prolétariat du nord, la connaissance approfondie de cette misère physique et morale partagée avec celle qui devient sa femme, l’incitent à plaider dans ses ouvrages « l’un des plus grands procès du siècle celui de la misère ». Au travers d’un langage rude, l’oeuvre de Van der Meersch a porté témoignage dans tous les milieux. Il ne s’est pas contenté de regarder en curieux et d’écrire pour le plaisir. A travers « La fille pauvre », Pécheurs d’ hommes », Invasions 14″, « Quand les sirènes se taisent », « Corps et Ames », il a voulu nous faire prendre conscience des drames de notre époque. Adoption d’un enfant : « Non, donnez-nous le plus malade, celui que personne ne voudrait adopter ».

Face à la société : « On n’est pas sur la terre pour être heureux, mais pour aimer…Pourquoi perdre son temps à se haïr alors qu’on a si peu de temps à  » ressort du conflit en n’offrant aucune résistance d’ordre physique. Mon adversaire doit être tenu en respect « par la force de l’âme ».

François-Jean Armorin (1920 – 1950)

 

 

Journaliste reporter talentueux et courageux, à 24 ans il décroche le prix « Claude Blanchard » qui récompense le meilleur reporter français.
A 27 ans il est porté disparu dans la catastrophe aérienne de Barhein (Golfe Persique) alors qu’il rentrait  d’un reportage sur les « trafiquants » en Indochine.

Il fut cité à l’Ordre de la Nation.


Francisque Poulbot
(1879 – 1946)

 

 

 

Dessinateur humoriste de grand talent, son nom est devenu une sorte de nom commun : les « Poulbots » sont ces gamins des rues et de la Butte Montmartre. Ils connaissent tout de la vie, mais n’ont pas perdu leur innocence !

Poulbot consacra une grande partie de son activité à améliorer la vie de ces enfants et de leurs parents par la création de la « République de Montmartre » et de plusieurs ¦uvres sociales dont « Lutte contre les taudis ».

Edgard Journade (1920 – 1951)

 

 

 

Militant CFTC, a oeuvré pour les conquêtes sociales et familiales. Militant ouvrier, il a oeuvré jusqu’à la limite de ses forces pour le syndicalisme, les conquêtes sociales et familiales. Il est venu travailler aux Castors puis nous a quitté pour se consacrer à l’action syndicale (CFTC) AIA et familiale (MLO)- Bordeaux- Rive Droite.  

Charles Dullin (1879 – 1946)

Il aimait son métier par-dessus tout et refusait de jouer les pièces « à la mode ».

Acteur et directeur du théâtre français. Fondateur du théâtre de l’Atelier, il a renouvelé l’interprétation des répertoires classique et moderne. Après la Libération, il eut des difficultés financières et, chassé du théâtre de la Cité, il fut obligé, malgré son grand âge d’aller faire des tournées en province. Il joua l’Avare, Antigone, Richard III, Jules César, les Mouches, le Roi Lear. Il eut pour élèves Jean-Louis Barrault et Jean Vilar. « Ma vocation théâtrale est faite de toutes ces imaginations qui ont peuplé mon enfance, elle s’est construite en dehors de moi, je la dois aux poètes, à mon vieil oncle, à Philippe, aux mille choses étrangères au théâtre.. De là peut-être cette haine profonde de la convention, du conformisme, de tout ce qui est hélas, la monnaie courante du théâtre. » A Montmartre, au « Lapin Agile » avant 1914, Charles Dullin, Francisque Poulbot, Maurice Utrillo, Roland Dorgeles, Pablo Picasso, Pierre Mac Orlan, Van Dangen, Francis Carco, André Warnod, Tristan Franconi, Max Jacob, se rencontraient dans la fumée des tabacs, des controverses, et des grands espoirs mêlés, c’est ce qui correspond à un contrat permanent que Charles Dullin a toujours conservé avec le sol « vrai, le sol sur lequel on marche encore à Montmartre, comme sous le ciel de Savoie » (Extrait J. Sarment, P. Yaki).

Antoine de Saint-Exupéry (1879 – 1946)

Disparu en mission en Méditerranée en 1944

A cherché dans ses œuvres à définir le sens de l’action et des valeurs morales dans la société moderne vouée au progrès technique Pilote de ligne, pilote de guerre et écrivain. Il fut un des pionniers de la traversée de l’Atlantique Sud et de l’Aéropostale. Il a posé dans ses ouvrages le problème de la place de l’homme dans la société moderne. Sa vie a été comme son métier une vie de combat, au cours de laquelle il s’est toujours attaché à retrouver la vérité et l’idéal. « Il n’est point de témoignages, mais des hommes qui témoignent. »

« Aujourd’hui, je suis profondément triste, et en profondeur, je suis triste pour ma génération qui est vide de toute substance humaine… » Ah, général, il n’y a qu’un seul problème, un seul de par le monde : rendre aux hommes une signification spirituelle, des inquiétudes spirituelles. Faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien. Si j’avais la foi, il est bien certain que passée cette époque de « job » nécessaire et ingrat, je ne supporterai plus que Solesmes. On ne peut plus vivre de frigidaire, de politiques, de bilans et de mots croisés. Voyez-vous, on ne peut plus! On ne peut plus vivre sans poésie, couleurs et amour. Rien qu’à entendre un chant villageois du XVème siècle, on mesure la pente descendue. Il ne reste rien que la voix du robot de la propagande (pardonnez-moi). Deux milliards d’hommes ne comprennent plus que le robot, se font robots. Tous les craquements des dernières années n’ont que deux sources : les impasses économiques du XXème siècle, le désespoir spirituel. Pourquoi Mermoz a t-il suivi son grand dadais de colonel, sinon par soif? Pourquoi la Russie, pourquoi l’Espagne? Les hommes ont fait l’essai des valeurs cartésiennes hors les sciences de la nature, ça ne leur a guère réussi. Il n’y a qu’un problème, un seul, redécouvrir une vie de l’esprit, plus haute encore que la vie de l’intelligence, la seule qui satisfasse l’homme : ça déborde le problème de la vie religieuse qui n’en est qu’une forme (bien que peut-être la vie de l’esprit conduise à l’autre nécessairement. Et la vie de l’esprit commence là où un être UN est conçu au-dessus des matériaux qui la composent. L’amour de la maison, cet amour méconnaissable aux USA est déjà de la vie de l’esprit. Et la fête villageoise et le culte des morts (je cite ça car il s’est tué depuis mon arrivée ici, deux ou trois parachutistes, mais on les a escamotés; ils avaient fini de servir, cela c’est de l’époque, non de l’Amérique : l’homme n’a plus de sens. Il faut absolument parler aux hommes. Que peut-on, que faut-il dire aux hommes? Les Chrétiens savent quoi leur dire. Le problème urgent, ne serait-il pas comment le leur dire? Voilà qui intéresse, en particulier les écrivains catholiques. »

Lettre datée de Tunis, Juillet 1943.

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