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Cités Castors de France

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Auteur/autrice : Yohann Guiavarc'h

Le Ministre et les Castors

16 décembre 202318 décembre 2023 par Yohann Guiavarc'h

Cet article a été rédigé à la suite de la venue de Dominique Claudius-Petit, fils d’Eugène Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) à l’occasion de la célébration des 75 ans de la cité Castor de Pessac, samedi 14 octobre 2023.


« L’idée que les plus humbles ont droit à un habitat sain et que les villes bien construites consolident la démocratie et la justice sociale, a guidé la trajectoire de cet enfant de la République [Eugène Claudius-Petit] : devenu son représentant, il a participé à tous les événements qui l’ont secoué au XXe siècle »

Danièle Voldman,
directrice de recherche au CNRS,
Commémorations collection, 2007,
francesarchives.gouv.fr/agent/252448550 consulté en octobre 2023


Eugène Claudius-Petit – 1948

Notre regard de contemporain est interpellé par le recours direct des Castors au ministre. C’est un récit commun au vécu de plusieurs groupes : Lesneven, Quimper, Rezé, et bien sûr Pessac,… Lorsque leur situation semblait désespérée, ils sont directement allés à Paris. En retour, le ministre s’est aussi prêté à la visite de plusieurs chantiers. C’est une relation pleine de simplicité et de franchise ; les Castors faisaient le siège du bureau jusqu’à être reçus, forts de la recommandation des élus locaux[1]. Les échanges étaient cordiaux et francs : « C’est une invasion de parlementaires » s’esclame le ministre en apercevant les Castors de Rezé[2]. Jean Larvor, secrétaire du premier groupe de Lesneven, se plaisait à raconter qu’il avait apporté deux andouilles, spécialité culinaire de Lesneven, à Eugène Claudius-Petit alors à la tête du MRU (Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme), celui-ci aurait alors répliqué : « vous cherchez à me corrompre » ce à quoi Jean LARVOR a répliqué « Non, juste à vous faire plaisir »[3].

Au-delà de l’anecdote, cette relation mérite d’être interrogée plus en profondeur, car elle est éclairante sur l’impact politique des Castors.

Les Castors dans la Reconstruction

Il faut tout d’abord souligner que les Castors n’ont pas leur place dans les programmes de la reconstruction. La priorité est donnée à la reconstitution de l’appareil productif et non au logement. La question du logement n’est même pas abordée dans le premier programme de reconstruction. Ceci est un choix bien français. Néanmoins Eugène Claudius-Petit n’adhère pas à ce programme. Pour lui, il conviendrait de consacrer entre 10 et 15 % du revenu national à la construction des 4 millions de logements manquants contre les 1 à 2 % actuels.

En 1952, en France, 20 logements sont construits pour 10 000 habitants ; en Allemagne, ce sont 99 logements qui sortent de terre ; 47 en Grande-Bretagne. L’industrie du bâtiment aurait pu être un moteur de la reconstruction. Mais le secteur du bâtiment demeure foncièrement artisanal après-guerre (250 000 entreprises employant 500 000 ouvriers et utilisant du matériel rudimentaire) [4]. Entre parenthèses, on peut d’ailleurs souligner tout l’apport des Castors au développement de ce secteur : techniques nouvelles, construction en série, formation de nouveaux personnels… C’est ainsi que les Castors de Saint-Pol-de-Léon sont considérés comme l’entreprise du bâtiment la mieux équipée du département et que les Castors de Lesneven continueront à œuvrer dans le secteur de la construction au travers d’une société coopérative, la SOLESCO qui devient ensuite la COLESCO.

Les Castors sont aussi exclus de la reconstruction car ce ne sont pas des sinistrés au sens des dommages de guerre. Ils ne peuvent donc pas bénéficier des fonds d’indemnisation. La France n’indemnise que les propriétaires. Le projet est de reconstruire à l’identique. Cela ne satisfait pas le ministre Eugène Claudius-Petit pour qui reconstruire, c’est se tourner vers le passé. Il est aussi conscient qu’il n’y a pas que les sinistrés de la guerre, il y a aussi les sinistrés de la vie[5]. Pour lui, il faut construire en faisant œuvre d’urbaniste. Il s’inscrit dans la suite du Corbusier. Il est rejoint sur ce constat par Michel Anselme, président de l’UNC (Union Nationale des Castors) qui en 1953 écrit dans la revue Esprit : « le principe fondamental de la loi de 1946 est l’institution du droit du sinistré à la réparation intégrale. La reconstruction du pays ne vient qu’après la reconstitution effective du bien détruit, et comme le disait un observateur anglais : la France reconstruit exactement ce qui a été détruit aux mêmes lieux, sans en profiter pour changer ce qui était à changer. Ainsi ce que le temps aurait mis en ruines pour le mieux des cités est systématiquement reconstruit pour des siècles, aussi la « reconstruction » est un secteur où les résultats sont relativement mauvais »[6].

En dehors de ces considérations générales, au niveau local, les Castors perturbent les plans d’aménagement dans un contexte de pénurie. Le plus souvent, les Castors s’installent en-dehors des périmètres urbains, ce qui oblige les communes à les étendre, entrainant l’extension des réseaux de voierie et de viabilisation. A Brest, la municipalité souhaite limiter le nombre de groupes Castors sur une même année pour ne pas dépasser son budget[7]. A Pessac, les Castors sont contraints de construire leurs propres château d’eau et station d’épuration car la commune refuse de les relier au réseau d’eau courante. De manière peu pratique, les Castors érigent leur cité dans des zones éloignées des commerces, des emplois, des infrastructures de transport, des écoles… Plusieurs groupes ont dû développer des projets parallèles pour pallier ces manques. S’y ajoute un motif politique : l’arrivée de 300 nouveaux électeurs dans des communes relativement petites peut déstabiliser l’électorat comme à Pessac ou Buxerolles. A Concarneau, le maire de l’époque souhaitait développer le tourisme, l’accueil d’une importante population ouvrière étant contraire à ses plans, il fit obstacle à l’implantation des Castors qui allèrent sur la commune d’à côté[8].

La création d’un cadre favorable à l’action des Castors

Le ministère permet la création d’un cadre favorable à l’action des Castors. Cela peut pourtant paraître paradoxal car les Castors soulignent l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics en matière de logement.

Par bien des aspects, Eugène Claudius-Petit était l’homme de la situation. Il convient tout d’abord de souligner sa longévité exceptionnelle dans ses fonctions. Il est reconduit 6 fois

 Le Corbusier et Eugène Claudius-Petit

entre le 11 septembre 1948 et le 23 décembre 1952 avant un bref retour pour un intérim en 1954, année où il est aussi ministre du travail (juillet à septembre 1954). Passer plus de 4 années à la tête d’un même ministère relève de l’exploit sous la IVe République. Son fils rappelle que c’est un ministère dont personne ne voulait[9]. Cela lui permet de s’inscrire dans une action longue et donc de tenir ses engagements. Par ailleurs, il donne naturellement à ses fonctions une dimension urbanistique en adéquation avec sa formation, ses convictions et le nom de son ministère (MRU), donc une vision de long terme. De par ses origines modestes et ouvrières, ses engagements syndicaux et politiques bien ancrés à gauche et de tendance démocrate-chrétienne, il ne peut que se retrouver dans le système de valeurs des Castors. L’engagement dans la Résistance de ses réseaux a créé une fraternité entre ces hommes qui est capable de transcender les hiérarchies. Il existe cependant une divergence majeure entre les conceptions architecturales du ministre et celles des Castors. Le vertical et les grands ensembles voulus par la Charte d’Athènes s’oppose à l’horizontal des cités jardins des Castors. Le ministre choisit de passer outre dès le départ en disant : « je préfère que vous construisiez ça plutôt que rien du tout »[10]. Il faut noter au passage que certains Castors s’éloignaient beaucoup des conceptions architecturales modernes avant le plan Courant de 1953 et ses plan-types imposés pour bénéficier des primes de construction. Les maisons sont conçues pour faire face aux besoins de néo-urbains dont les modes de vie n’ont pas encore rejoint les standards des 30 glorieuses commençantes. Ainsi, à Douarnenez, les Castors souhaitent un escalier pour pouvoir accéder au grenier notamment pour les marins-pêcheurs qui doivent entreposer et faire sécher leurs filets de pêche au sec dans un lieu facile d’accès ; pour les services du MRU, une simple trappe suffirait. Un compromis est finalement trouvé, les escaliers ne seront bâtis qu’une fois les certificats de conformité délivrés[11]. Le choix des matériaux est très marqué par la tradition : ardoises et pierres pour la Bretagne à chaque fois que cela est possible. Au global, les Castors s’inscrivent pleinement dans l’idéal de la cité jardin. Pour certains, c’est même une manière d’échapper aux grands ensembles. Techniquement, il était difficile pour eux d’envisager de construire autre chose. Les immeubles Castors demeurent rares : un à Morlaix, quelques exemples en région parisienne où le foncier était plus difficile d’accès…

Succession des Ministres et des Ministères de 1947 à 1955

Nom du Ministre Périodes Dénomination du Ministère
Eugène Claudius-Petit 1947-1952 (Reconduit 6 fois). En 1947, il est le quatrième à occuper cette fonction. Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU)
Pierre Courant

1952

Maurice Lemaire

1953

Maurice Lemaire

1954

Ministère de la Reconstruction et du Logement
Eugène Claudius-Petit

1954

Ministère du Logement et de la Reconstruction
Jacques Chaban-Delmas

1954

Ministère de la Reconstruction et du Logement
Maurice Lemaire

1954

Ministère des Travaux Publics, du Logement et de la Reconstruction
Roger Duchet

1955

Ministère du Logement et de la Reconstruction

Extrait de VOLDMAN Danièle, « Reconstruire pour construire ou de la nécessité de naître en l’an 40 » in Les annales de la recherche urbaine n° 21, 1984, p. 67-84 consultée sur https://www.persee.fr/doc/aru_0180-930x_1984_num_21_1_1131.

NB : Les dénominations du Ministère sont révélatrices des priorités du moment.

La relation directe entre les Castors et le ministre est primordiale pour la constitution d’un cadre juridique permettant le passage à l’action des Castors. Tout commence avec la visite

                                                                                                                             Déroctage – Saint-Pol-de-Léon

des Castors à Eugène Claudius-Petit le 18 octobre 1948 qui conduit à la publication le 5 mai 1949 d’une première circulaire interministérielle (MRU, intérieur, finances) reconnaissant l’apport-travail dans la législation HLM. Ce principe fondateur du mouvement permet aux Castors de faire reconnaître leur force de travail comme apport-financier sans quoi les prêts leur seraient demeurés inaccessibles. A l’époque, il fallait fournir entre 10 et 25 % d’apport financier pour obtenir un prêt immobilier, ce qui était hors de propos pour des ouvriers de condition modeste. Autre texte facilitant l’action des Castors, le 4 mars 1949 est publiée une circulaire de la Sécurité sociale qui autorise les Caf à prêter de l’argent à des groupements coopératifs d’auto-construction fondés sur le principe de l’apport-travail. Malgré ces premiers textes, nombre de groupes peinent à démarrer essentiellement du fait de la faiblesse des crédits HLM ; une autre solution de financement doit être trouvée. Le 15 janvier 1952, une loi autorise le crédit foncier de France avec le sous-comptoir des entrepreneurs à faire des prêts à la construction. Les Castors vont s’engouffrer dans la brèche et les groupes bloqués vont, faute de crédits HLM, se tourner vers cette solution même si les conditions de financement sont moins avantageuses que les HLM mais plus faciles à obtenir (prêt à 6 % contre 2 %, prêts hypothécaires contre location-attribution). A Rezé, une première tranche de 34 puis une deuxième de 11 logements obtiennent des crédits HLM. Mais face à la lenteur de la délivrance des crédits, les Castors se tournent vers le Crédit foncier pour les 56 logements restants[12]. Dans le Finistère, le constat est le même : pas de financement au-delà des 153 premiers logements (groupes de Quimper et Plabennec) malgré les demandes des Castors. Les groupes vont donc massivement se tourner vers la seconde solution de financement qui devient la règle pour l’ensemble des projets. Le 12 août 1952, une deuxième circulaire ministérielle vient reconnaître officiellement cet apport travail en incluant la formule Castor dans la législation HLM : « il appartient d’orienter, d’encourager et de contrôler les initiatives de cette nature »[13]. Cette réglementation conditionne le développement du mouvement Castor pour qui 1949 est l’année du démarrage et 1952, l’année de la plus intense activité.

M et Mme Dominique Claudius-Petit  Pessac – Octobre 2023

Le soutien du MRU ne s’est pas limité à la reconnaissance juridique des Castors, le Ministère et ses services déconcentrés ont fait preuve de bienveillance à l’égard des groupements d’auto-construction. C’est une consigne ministérielle mais il n’est pas toujours facile de trouver un équilibre entre le politique et l’urbanisme. L’importance et le soutien donnés par Maurice Piquemal, délégué départemental du MRU pour le Finistère, sont sans équivoques. Il est présent lors des inaugurations et facilite les démarches administratives. Pour lui, « le navire des Castors flottera fièrement au-dessus de l’océan de la reconstruction, ce qui n’est pas peu dire dans le contexte de la reconstruction quasi-intégrale de la ville de Brest. Le MRU met à disposition de certains groupes ses architectes, comme à Pessac et Rezé. Cela facilite grandement la mise en conformité des dossiers avec la législation. C’est l’un des points forts de ce Ministère, allier les dimensions techniques et administratives malgré la valse politique qui ne l’épargne pas : « vingt-deux ministères, dix-sept hommes politiques, onze appellations différentes » entre 1944 et 1958. Enfin, le MRU malgré ses difficultés, a plutôt bonne presse[14] et avoir son soutien n’est pas un atout négligeable ; ses représentants sont des invités de marque pour les groupes Castors.

La solution Castor n’est pas destinée à devenir la règle en matière de logement. L’expérience a une forte valeur d’exemple qui se limite à quelques militants courageux et a un impact limité sur l’effort global de construction. Même si ce constat est à nuancer compte tenu du succès de la solution Castor en certains lieux : Finistère, région d’Angers, etc., il n’en demeure pas moins que les financements HLM ont été limités. Un seul agrément HLM était octroyé par département ce qui mettait les projets en concurrence quel qu’en soit leur nature[15] et obligeait à des manœuvres politiques pour prendre le contrôle de cet unique organisme départemental[16]. Dominique Claudius-Petit rappelle que l’action des Castors s’inscrit dans un contexte de pénurie et que cette initiative constructive ne pouvait trouver qu’un écho favorable auprès de son père qui se devait d’encourager l’action de ces hommes porteurs d’une solution. Le MRU est d’ailleurs « plus le symbole que le bras armé de la montée du rôle de l’Etat dans la construction faute de moyens suffisants »[17].

En ce qui concerne Eugène Claudius-Petit, son engagement en faveur du logement se poursuivra notamment de 1956 à 1973 lorsqu’il devient président de la société nationale de construction de logements pour les travailleurs immigrés.

Yohann Guiavarc’h  novembre  2023

 

 

 

 

 

 

[1] BANCON Daniel, Les Castors de l’Alouette (1948-1951), Princi Nague Editour, Pau, 1998, p. 20.

[2] RICHARD Charles, Un village dans la ville (Claire cité), Histoire d’une cite construite par les habitants eux-mêmes (Les Castors de Rezé), Elor, St Vincent sur Oust, 1996, p. 31.

[3] Témoignage de Jean Larvor, recueilli le 18 avril 2008.

[4] STEBE Jean-Marc, Le logement social en France, collection Que sais-je ?, Presses Universitaires de France, Paris, 2009 (1ère édition : 1998), p. 82/3.

[5] STEBE Jean-Marc, op. cit., p. 81.

[6] LE GOÏC Pierre, Brest en reconstruction, Antimémoire d’une ville, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2001.

[7] Les Castors de la chaumière brestoise, situés dans le secteur de Pen ar C’hleuz, sont informés par le premier-adjoint de la ville dès leur formation officielle à la fin de l’été 1954, que les crédits réservés aux groupements qui ont pris rang avant vous, absorbe déjà largement les disponibilités en vue pour l’aide à la construction ». Ils parviennent malgré tout à se faire financer l’installation d’un point d’eau sur le chantier et la pose des canalisations d’eau mais doivent faire l’avance pour l’électrification du chantier Source : archive municipale de Brest : Correspondance entre le groupe des Castors de la Chaumière brestoise et la ville de Brest, série 4 O 3.2 cité par GUIAVARC’H Yohann, Les Castors du Finistère, Master d’histoire contemporaine sous la direction de Christian BOUGEARD, UBO, Brest, 2010,  p. 134.

[8] Témoignage de Jean BOUSSOUGANT qui a animé plusieurs groupes Castors à Concarneau et ses environs.

[9] Témoignage de Dominique CLAUDIUS-PETIT, 14 octobre 2023 à Pessac.

[10] BANCON Daniel, op. cit., p.20.

[11] MAUGUEN Clet (d’après), « Les Castors » in Mémoire de la ville de Douarnenez n° 20, 1993, p. 19.

[12] RICHARD Charles, op. cit., p. 86 à 91.

[13] VILANDRAU Maurice, L’étonnante aventure des Castors, L’autoconstruction dans les années 1950, l’Harmattan, Paris, 2002, p. 36.

[14] VOLDMAN Danièle, « Reconstruire pour construire ou de la nécessité de naître en l’an 40 » in Les annales de la recherche urbaine n° 21, 1984, p. 67-84 consultée sur https://www.persee.fr/doc/aru_0180-930x_1984_num_21_1_1131.

[15] RICHARD Charles, op.cit., p. 28 à 30.

[16] GUIAVARC’H Yohann, Construire sa maison en commun, L’aventure des Castors, Collection bleue, n° 65, Skol Vreizh, Morlaix, 2012, p. 22/3.

[17] MESSU Michel, L’Esprit Castor, sociologie d’un groupe d’auto-constructeurs, L’exemple de la cité de Paimpol, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2007, p. 30.

La place des femmes dans « l’aventure Castor »

25 avril 202017 mai 2020 par Yohann Guiavarc'h
La place des femmes dans « l’aventure Castor »

    La place des Femmes

    Il est un lieu commun à l’histoire officielle, c’est qu’elle laisse peu de place aux femmes. L’aventure des Castors ne semble pas échapper à cette règle à une époque où les femmes ont obtenu le droit de vote tout récemment et où elles n’ont pas encore le droit d’avoir un compte en banque en leur nom propre, ou bien encore de travailler sans l’accord de leur mari (il faut attendre 1965 pour cela). Elles sont aussi relativement absentes des archives de l’époque et leur rôle s’en trouve presque effacé.

    Pourtant les femmes n’en demeurent pas moins des actrices essentielles du mouvement Castor. A l’heure où beaucoup d’hommes ont disparu, elles sont les ultimes témoins de l’époque. Les Castors constituent une aventure familiale, d’où l’on ne peut exclure la femme, même si le rôle du chef de famille est beaucoup plus visible. La maison, but ultime de l’aventure, est le lieu de vie de la famille au premier rang de laquelle se trouve la femme qui constitue « l’âme de la maison »[1]. Elle est encore en cette fin des années 1950, dans la majorité des cas, une mère au foyer. Celles qui travaillent à l’extérieur du foyer, sont peu nombreuses, l’organisation familiale est alors atypique, les tâches du quotidien étant encore très chronophages. Il convient de s’éloigner de nos critères contemporains pour mesurer l’implication des femmes dans l’aventure des Castors.

    L’engagement en faveur du logement au féminin

    Les femmes ont fait leur entrée en politique depuis quelques années; elles occupaient des fonctions électives avant même d’obtenir le droit de vote en 1944. Dans les conseils municipaux, elles ont souvent hérité des questions sociales et parfois donc de celle du logement. Il y a en effet deux charges symboliques dans la question du logement : le volet social qui traditionnellement ferait plutôt basculer la balance du côté des femmes alors que le volet bâtisseur le ferait plutôt s’orienter vers les hommes.

    A Lesneven, dès le 30 janvier 1948, le maire souligne déjà l’implication d’une conseillère municipale, Mme Martin pour « l’effort accompli par elle durant ces derniers mois et des résultats nombreux obtenus grâce à son dévouement et sa persuasion » sur la question logement[2]. On note aussi le rôle prépondérant joué par les assistantes sociales. Dans cette même ville, Mme Odeye, conseillère municipale et assistante sociale, est membre du comité de patronage des Castors. On y retrouve également deux autres femmes : Mme Martin à nouveau et Mme Roudaut, pharmacienne. Les trois femmes du Conseil municipal élues en octobre 1947 sont membres du comité de patronage alors que ce même comité ne compte que 12 membres. Elles sont aussi toutes les trois membres de la commission de bienfaisance communale. A l’Arsenal de Brest, Mlle Baltenweg, assistante sociale au service social des armées (Asa) a joué un rôle de tout premier plan en faisant de son bureau, le lieu de recrutement des Castors de l’Arsenal qui en une dizaine d’années, réalisent plus de 600 logements dans la Ville[3].

    Germaine Etourneau-Copin

    L’étude des Castors de Buxerolles, menée par l’association « Buxerolles, Histoire et Patrimoine » a mis en avant le rôle de Germaine Etourneau-Copin qui a participé activement au lancement du COL à Buxerolles. Engagée dans la défense de la condition féminine, elle était chargée par le département de la Vienne de la réalisation d’une enquête pour étudier les conditions de vie des familles nombreuses. Un tel thème de travail ne pouvait que la conduire à croiser le chemin des Castors. Elle soutient donc les Castors, notamment en prenant part à l’accueil des civilistes sur le chantier.

    Christine Brisset

    Christine Brisset

    Ce tour d’horizon rapide ne peut se terminer sans citer Christine Brisset, qui œuvre à Angers en faveur des nombreux squats organisés dans la ville par les militants (au prix de nombreuses actions en justice) et des Castors d’Angers qui ont été fort nombreux. Elle occupe durant toutes les années 1950 une place importante dans le mouvement Castor, seule femme au milieu d’hommes dans les instances nationales. C’est un rôle et une personnalité unique qui a incarné le mouvement Castor dans tout un département. Elle n’a pas d’équivalent masculin. Etienne Damoran, pour Pessac s’est finalement assez vite retiré de l’action directe et le fonctionnement du COL est de nature plutôt collégiale. Pol Pasquet pour le Finistère a été modéré par l’Eglise et son action s’est surtout concrétisée à St-Pol-de-Léon malgré l’important partage d’expérience dont il a été l’une des pierres angulaires pour le Finistère[4].

    Toutes ces militantes de la première heure sont extérieures aux groupes Castors. C’est leur rôle social du fait de leur profession ou de leur mandat électif qui les a conduites à prendre un engagement fort en faveur des Castors, cette action s’étant souvent inscrite dans le cadre plus large de la question logement.

    Le chantier, c’est essentiellement l’affaire des hommes

    Les femmes en sont absentes, sauf pour la visite dominicale. Quelques clichés en témoignent. Elles jouent pourtant un rôle essentiel dans la continuité de la vie quotidienne durant le chantier ; elles sont aussi là pour veiller au grain et ouvrir l’œil : « La femme comme le mari, joue un grand rôle dans le travail Castor. Certes, elle n’est sur le chantier que pour voir où il en est (nos maris en sont contents), et se rendre compte de tous les efforts fournis et de l’état d’esprit qui règne dans le groupe, afin de pouvoir aider son mari à se rendre toujours meilleur (c’est souvent nous les femmes de nature un peu jalouse et impulsive, qui montons nos maris contre ce qui ne va pas) »[5]. Les journaux de liaison internes aux grands groupes comme l’Essor pour les Abeilles à Quimper même s’ils ne s’adressent pas directement aux femmes, permettent à celles-ci de se tenir informées de l’évolution du chantier. A Pessac, Daniel Bancon précise que les collecteurs passaient tous les mois dans chaque famille de Castor avec pour mission non seulement de récupérer la contribution financière des Castors, mais aussi et surtout pour faire le lien entre le Conseil d’administration et les familles.

    Visite du chantier par des femmes de Castors des Abeilles (Quimper-Logis breton)

    Les femmes ne semblent pas avoir à intervenir directement, même pour la préparation des repas les jours des grandes assemblées où les Castors recouraient à une importante manœuvre bénévole. Les archives ont en effet révélé qu’au moins à Lesneven, les Castors utilisaient les services d’un traiteur[6] ce qui n’exclut d’ailleurs pas une participation des femmes au service. C’est aussi la preuve qu’elles étaient mobilisées sur d’autres tâches. En outre, la réalisation d’un repas pour un nombre important de convives, qui plus est des invités de marque que constitue cette précieuse main-d’œuvre bénévole, nécessite du matériel dont les sociétés Castors ne disposent a priori pas. La Semaine Religieuse de Quimper et Léon en date du 21 mars 1952 envisage le problème de la place des femmes dans les groupes Castor en faisant des propositions qui ne sont pas sans rappeler les activités de l’action catholique très développée dans le département, qu’elle soit masculine ou féminine : « L’action-logement, dans la plupart des cas, engage les hommes. Elle les prend tous les dimanches. Les loisirs n’existent plus. Les militants sont appelés à se déplacer souvent. Le foyer, sa vocation, son unité subsisteront-ils devant de longues années de vie anormale qui requiert un effort aussi total ? Bien des familles sont à bout. C’est un fait. Il est urgent de remédier à cette difficulté. En certains groupes peu importants, les femmes sont aussi intéressées que les hommes à l’action-logement. On s’ingénie à leur donner des responsabilités à leur mesure : courrier, petites démarches, paiements. Ailleurs, on a commencé à réunir une petite équipe féminine pour chercher le rôle des femmes dans la construction de la cité : on parle d’une Exposition-logement, dans laquelle elles auront à traduire l’âme d’un foyer heureux, à étudier le meilleur aménagement du mobilier, le meilleur outillage ménager, l’ambiance pour l’éducation des enfants… »

    Mais dans l’ensemble, les femmes restent cantonnées à l’arrière, affairées aux lourdes tâches du quotidien pendant que les hommes travaillent au chantier. Dans le Finistère, il a été relativement courant d’intégrer une veuve ou un handicapé dans les groupes[7].  Ce membre supplémentaire doit alors compenser son absence de travail manuel par un autre moyen.

    Cela se traduit selon les groupes par :

            • un apport financier ;
            • une participation de premier plan à la gestion administrative du groupe ;
            • un remplacement sur le chantier par un membre de la famille ;
            • ou bien encore des calculs complexes en employant des ouvriers rémunérés ou bénévoles qui doivent aboutir à un total d’heure supérieur ou égal au nombre d’heures obligatoires.

    Adhésion des femmes au projet Castor

    1955: une castor avec son bébé sur le chantier de construction du 3ème groupe de Lesneven « Le Nid Lesnevien »

    Quelques indices montrent cependant une adhésion profonde au projet. C’est d’abord l’acceptation des privations familiales et financières liées à ces longues années de construction où le mari est sans cesse sur le chantier délaissant la vie de famille, ne rentrant que le soir exténué après une dure journée de labeur. En conséquence, « toute la responsabilité du foyer » retombe sur la femme[8]. Il arrive aussi que les liens interpersonnels des femmes jouent un rôle important dans la constitution des groupes. Ainsi à Lesneven dans les deux premiers groupes qui réalisent à eux deux 66 habitations, 5 femmes de Castors étaient issues de la même fratrie, 5 sœurs contribuant sans aucun doute à l’unité des groupes[9]. Elles peuvent aussi prendre une part active à l’administration des groupes. Si ce travail est le plus souvent très dévalorisé par rapport au travail manuel, il n’en demeure pas moins réel. Il ne fait donc le plus souvent même pas l’objet d’un comptage, y compris dans le cas où celui-ci était réalisé par des hommes. Pourtant Monique Vilandrau aidait son mari à établir les payes[10].

    A une époque où les femmes ne bénéficient pas de leur indépendance financière, sur les 168 souscriptions que recueillent le deuxième groupe de Lesneven, 20 % sont des femmes : veuves ou demoiselles. Parfois, le bon de souscription est aussi celui de Monsieur et Madame. On compte aussi parmi les souscripteurs, une religieuse. Le fait n’est peut-être aussi anecdotique car sur les chantiers, on ne voit que des hommes d’Eglise. Jean Boussougant, animateur de 4 groupes à Concarneau,  rapporte lui aussi, dans son autobiographie, qu’il a pu lancer son deuxième projet Castor à Concarneau en 1952 grâce à une religieuse en civil qui disposait d’un terrain et voulait y faire construire des logements sociaux. Elle aurait autorisé le commencement du chantier avant même la vente du terrain repoussant cette échéance au moment où le groupe aurait suffisamment d’argent pour la payer[11]. Moralement, les femmes ont aussi été d’un grand soutien pour les Castors. Jean Boussougant lors d’un entretien en 2015, confiait le rôle essentiel joué par les femmes que ce soit son épouse, Renée, sa secrétaire-comptable, Augustine… pour le soutien et l’aide à lever des obstacles qui paraissaient insurmontables. Cette participation extérieure et volontaire de femmes au financement des chantiers témoigne d’une adhésion large de celles-ci au projet Castor.

    Une conception avant-gardiste du logement de nature à améliorer la condition féminine

    Les nombreux témoignages recueillis par l’équipe de bénévoles de la MPT de Landerneau ont révélé la pénibilité de la condition féminine. La corvée d’eau est encore la règle pour nombre d’entre elles qui habitent souvent à l’étage dans des immeubles insalubres. La lessive se fait encore au lavoir. Le souhait est bien de trouver « plus de commodités que dans le petit logement insalubre où ils sont actuellement »[12]. Dans le numéro 2 du bulletin de l’Union nationale de Castors, Michel Anselme, président de l’Union Nationale des Castors livre un article intitulé :

    « Nos logements neufs doivent être la cause d’un allègement du travail ménager des femmes » : « Si l’on ne veut pas que le travail ménager constitue une tâche abrutissante, faite d’une succession de courses, de recherches, de besognes ingrates, effectuée à la hâte, il ne faut pas seulement s’appliquer à mettre un toit solide sur des murs neufs ! La mère de famille qui passe sa vie à la maison, doit y trouver, pour effectuer son travail, toutes les commodités nécessaires pour le faire. On n’y pense pas assez ! ».

    Il préconise une organisation de la maison et des pièces en fonction des tâches qui sont à y effectuer. Il a une vision très moderniste en évoquant l’aspirateur comme un objet courant qui doit donc avoir son placard et en parlant de la machine à laver comme « d’un achat urgent » pour réduire « le nombre d’heures passé à tel ou tel travail ». Dans les cités, il propose de mettre en place des « services communs » (garderies, coopératives d’achats, etc.) qui peuvent constituer « une cause essentielle de libération de la femme ».  Il considère le travail ménager comme étant effectivement « un travail » qui doit donc faire l’objet de progrès comme n’importe quelle autre profession, surtout que celle-ci regroupe 1/5e de la population. Pour lui, « l’élément principal du confort est inscrit dans le plan. Et […] il sera impossible, quels que soient les aménagements futurs, de réadapter une maison à sa vraie fonction, si on l’a laissé construire sans en avoir le souci ».

    Les numéros suivants proposent donc des études pour optimiser l’aménagement intérieur de leur habitation. Le numéro 3 de l’année 1951 explique le bon aménagement de la cuisine où « la maîtresse de maison travaille de 1200 à 1400 heures par an […], ce qui correspond à six ou sept mois de travail avec des journées de huit heures. La première idée doit être de ne pas réserver seulement aux classes supérieures la diminution de cette dépense de temps ».

    L’article traduit de la revue Das Wohnen, insiste sur deux points :

    Schéma illustrant la recherche du plan de cuisine idéal extrait de castor « service » n° 3, 1951

    la bonne disposition du fourneau, de la table de préparation et de l’évier (voir schéma ci-contre) qui constitue la base d’une cuisine et ne pourra pas être corrigée par la suite et « la hauteur la plus favorable » de l’évier à 93 cm et de 83 cm pour le fourneau, » calculée en fonction de la taille moyenne des femmes. L’auteur de l’article fait remarquer qu’il serait intéressant que la hauteur entre les deux éléments soit harmonisée mais « celle-ci n’a malheureusement pas encore été fixée ». Un autre article sur la réalisation des plans écrit par l’architecte Marcel Hézard explique que « la fatigue de la ménagère doit être réduite au minimum ». Néanmoins, il confirme les femmes dans leur rôle de femmes d’intérieur : [à propos de la salle de séjour], « on concevrait mal qu’une telle pièce ne soit pas constamment tenue en parfait état d’ordre et de propreté par la ménagère »[13]. Ces réflexions peuvent venir en appui du travail de conception des plans que les Castors réalisent avec leur architecte, du moins avant 1953 et l’adoption du plan Courant qui contraint à choisir parmi des plan-types homologués pour bénéficier du maximum de prime de construction au mètre carré.

    Publicité pour des lavoirs individuels (Source : Castors de Landerneau)

     

     

    Les Castors ont aussi bien souvent installé un lavoir individuel dans leur maison, ce qui est d’un grand intérêt car il permet de laver son linge à domicile en étant mieux protégé des intempéries et facilite le travail car la ménagère n’est plus obligée de se déplacer jusqu’au lavoir collectif pour faire sa lessive. C’est l’un des avantages offerts par l’eau courante, avec les sanitaires, l’évier, sans quoi il n’y a d’ailleurs « pas de vrai confort ».[14]

    Les femmes dans la cité après la construction

    C’est un fait : après la fin du chantier, la vie communautaire a beaucoup reculé. Les femmes ont souvent été pointées comme responsables. Le sociologue Bernard Legé, dans un article sur les Castors de la Monnaie à Angers, explique qu’au-delà de « la réflexion sexiste », l’intégration des femmes au groupe n’a eu lieu qu’après la fin du chantier et que celle-ci constitue un facteur de déséquilibre du simple fait du doublement du nombre de ses membres[15]. Cette affirmation peut être nuancée pour les groupes ruraux où les femmes se connaissaient déjà depuis longtemps et été socialement au moins aussi liées que les hommes même si elles n’ont pas le vécu les longs mois de chantier en commun. Il faut noter qu’il existait aussi des pressions de l’Eglise dans le Finistère pour limiter le risque de dérives communautaires. Il faut aussi insister sur l’importance d’un retour à une vie de famille normale après la fin du chantier. Le surinvestissement des responsables de groupe a pu aussi accentuer la volonté de retour à la normale, ceux-ci et leur famille souhaitant plus encore que les autres, un retour à la vie de famille ou retrouver leurs anciens engagements qu’ils avaient dû délaisser. On peut ajouter que dans la plupart des cités, malgré des souhaits affichés, les espaces communs sont réduits à leur strict minimum : circulations indispensables et tout au plus quelques placettes qui sont plus adaptées aux jeux des enfants et aux parties de pétanque qu’au développement de réalisations communautaires. Cependant, les femmes ont pu être engagées dans quelques réalisations qui ont eu lieu ici ou là.

    Marthe Gaillard

    A Pessac, Marthe Gaillard souhaitant intégrer le conseil d’administration du COL, est obligée de faire l’acquisition d’une action à titre personnel, celles de son époux ne lui donnant pas la qualité de sociétaire. Elle est élue et assure la présidence de la « Commission Sociale » de 1953 à 1957.

    Pour remédier à cette anomalie, au moment de l’attribution individuelle en 1979, le notaire doit préciser que la propriété des maisons était commune aux deux époux.

    A la suite de Daniel Bancon, on peut souligner que l’objectif des Castors était accompli et qu’il fallait bien « jouir d’une belle maison, d’un jardin et d’un confort qu’on avait jamais connu avant », les femmes ne sont donc pas responsables « du déclin de l’« esprit castor » ».[16]

    [1] Semaine religieuse de Quimper et Léon, le 7 juillet 1950.
    [2] Registre du Conseil municipal de Lesneven
    [3] CONQ Josette, « Des Castors à Lambé », in Mémoire de Lambézellec, n° 1, 2, 3 et 4, 2e, 3e, 4e trimestre 1995 et 1er trimestre 1996.
    [4] Pour Christine BRISSET, voir le documentaire de Marie Josée JAUBERT, On l’appelait Christine de 2005.
    [5] VILANDRAU Maurice, L’étonnante aventure des Castors, L’Harmattan, Paris, 2002, p. 150.
    [6] Fonds Jean LARVOR, secrétaire permanent du 1er groupe Castor de Lesneven.
    [7] Dans mes recherches, j’en ai relevé au moins 8 cas. Des études approfondies de la composition des groupes en révéleraient certainement d’autres, d’autant que cette pratique était encouragée par le diocèse et renforçait l’image positive des Castors.
    [8] VILANDRAU Maurice, op. cit., p. 148.
    [9] Recensement établi par l’équipe de bénévoles ayant travaillé sur les Castors de Lesneven en 2019.
    [10] YEPEZ Samantha, Pays Castor, documentaire de 55 minutes, 2015.
    [11] BOUSSOUGANT Jean, Quand un homme bouge, il fait bouger le monde, compte d’auteur, 2015, p 78/9.
    [12] VILANDRAU Maurice, op.cit., p. 148.
    [13] Ces deux numéros de « Castor « service » » ont été retrouvés dans les archives d’Hubert POLARD à Landerneau ce qui témoigne de la circulation de ces documents au moins à destination des responsables de groupe.
    [14] Essor n°10, mars 1953, revue de liaison interne des Castors des Abeilles de Quimper.
    [15] LEGE Bernard, « Les Castors de la monnaie, Naissance et mort d’une épopée » in Terrain n°9, octobre 1987.
    [16] BANCON Daniel, Les Castors de l’Alouette (1948-1951), Princi Negue Editour, Pau, 1998, p. 86.

Un commentaire sur La place des femmes dans « l’aventure Castor »

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